Prendre soin de la santé mentale face à la maladie

Être atteint d’une maladie grave, vivre avec des douleurs chroniques ou une affection qui s’installe dans le temps, ce n’est jamais seulement une affaire médicale. C’est aussi un bouleversement intime. Le corps devient source d’incertitudes, le temps se fragmente, les projets se figent ou s’effritent. Beaucoup de personnes décrivent ce moment comme un choc, une effraction silencieuse : le sol se dérobe, et il faut malgré tout continuer à avancer.

Dans ces parcours, la souffrance psychique reste souvent en arrière-plan. Elle ne se voit pas sur les examens, elle se tait dans les couloirs d’hôpital. Pourtant, elle traverse le sommeil, colore la relation aux proches, fragilise l’adhésion aux soins. C’est précisément là que la psychologie de la santé a un rôle à jouer : accompagner l’être humain dans ce qui, au-delà du traitement, est une épreuve pour la subjectivité.

Ce qui frappe, encore aujourd’hui, c’est combien le retentissement psychique de la maladie est sous-estimé. L’annonce d’un diagnostic grave, par exemple, ne se réduit pas à une information : elle bouscule le sentiment de continuité de soi. Les douleurs persistantes peuvent user la patience, entamer le lien aux autres, nourrir l’isolement. Et les proches, souvent en première ligne, s’épuisent à vouloir soutenir sans toujours trouver d’espace pour leur propre souffrance.

Sensibiliser les équipes de soins et le grand public à ces réalités est une urgence. Prévenir, c’est offrir un espace d’écoute avant que le mal-être ne s’installe, c’est permettre aux soignants de repérer les signes de découragement, c’est inscrire la parole et la présence dans le soin au même titre que le traitement. La prévention, c’est aussi rappeler que le psychisme a besoin d’un temps qui n’est pas celui de la technique médicale ; il a besoin d’être reconnu.

Mon chemin de psychologue clinicienne s’est dessiné au carrefour du soin somatique et de l’accompagnement psychologique, que ce soit dans les maladies graves, les douleurs chroniques ou les soins palliatifs. L’écoute et l’accompagnement psychologique sont indispensable afin d’aider à maintenir, malgré la maladie, un sentiment de continuité psychique et de dignité.

Soutenir les patients, c’est aussi soutenir leurs proches et les équipes qui les entourent, prévenir l’épuisement, reconnaître la part invisible de la souffrance.

Parler de santé mentale dans le contexte des maladies graves, ce n’est pas ajouter un chapitre à côté de la médecine ; c’est rappeler qu’on soigne toujours une personne et pas seulement une pathologie. C’est ouvrir un espace pour que, même dans l’épreuve, quelqu’un puisse se sentir reconnu, entendu, relié.

Le  soin reste d’abord une rencontre humaine, où la technique vient soutenir la vie, et non l’inverse.

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Le compassiomètre


👉 Un outil visuel pour repérer les signes de fatigue de compassion et mieux t’écouter.

En tant que pro de la relation d’aide, tu donnes beaucoup. Mais à quel moment ce don de soi devient-il trop lourd à porter ?
Cette jauge colorée t’aide à faire le point :
💚 Quand tu es centré·e, ancré·e, présent·e,
🟡 Quand tu commences à t’épuiser émotionnellement,
🔴 Quand ton système d’alerte est saturé.

🔎 Tu te reconnais dans les zones orange ou rouge ? Ce n’est pas une fatalité, mais un signal d’alarme à écouter.

💬 Et toi, où te situes-tu aujourd’hui sur le compassionomètre ?

📌 Téléchargeable en PDF sur demande — pour soi, pour l’équipe, pour vos formations.

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L’éthique de l’attention en psychologie : une approche centrée sur le lien

Avez-vous déjà entendu parler de l’éthique de l’attention ? On parle souvent d’empathie, de neutralité bienveillante ou encore de compassion, mais qu’en est-il de l’attention ?

L’éthique de l’attention, c’est une posture essentielle qui place la relation au cœur du soin psychologique. L’accompagnement d’un patient ne repose pas uniquement sur des outils ou des techniques, mais avant tout sur une présence attentive et engagée. Travailler dans le domaine du care, ce n’est pas seulement écouter des mots : c’est percevoir ce qui se joue entre les lignes, dans les silences, dans la manière dont une personne se tient, respire, hésite.

Être réellement écouté est primordial et constitue l’un des fondements d’un accompagnement efficace. Lorsqu’un patient se sent compris dans sa souffrance, lorsqu’il perçoit que l’autre est pleinement présent, sans jugement ni précipitation, cela lui permet parfois de commencer à se réapproprier son vécu.

Dans un contexte où l’on demande aux soignants d’être efficaces, rapides et standardisés, cette attention fine est mise à rude épreuve. La charge administrative, le manque de temps, le risque d’épuisement… Autant de contraintes qui rendent cette posture difficile à tenir au quotidien.

Comment, alors, préserver cette qualité d’attention sans s’épuiser ?
Il est essentiel de réfléchir ensemble à la manière de soutenir les professionnels du care, en leur donnant les ressources nécessaires pour maintenir cette éthique de l’attention tout en prenant soin d’eux-mêmes. L’enjeu est d’éviter l’épuisement professionnel et la fatigue de compassion, tout en continuant à offrir un accompagnement authentique et humain.

Car, malgré ces contraintes, la qualité du lien reste au cœur du soin. Ce n’est pas une méthode en plus, c’est une manière d’être, une façon d’accueillir l’autre dans toute sa complexité. En fin de compte, la thérapie ne repose pas seulement sur ce que l’on fait, mais surtout sur la manière dont on est présent à l’autre.

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Comprendre la souffrance globale face à la maladie et à la fin de vie

En tant que psychologue, j’accompagne régulièrement des personnes confrontées à une maladie grave, en soins curatifs ou même palliatifs. Ces moments de vie sont marqués par une souffrance qui ne se limite pas à la douleur physique. Elle touche également l’esprit, les relations avec les autres et la quête de sens.

Reconnaître cette souffrance globale, c’est comprendre qu’elle est multidimensionnelle et qu’elle doit être accompagnée dans toutes ses facettes pour permettre à la personne et à ses proches de mieux traverser cette épreuve.

La souffrance physique : quand le corps devient une prison

La douleur, la fatigue extrême, la perte d’autonomie ou encore les effets secondaires des traitements sont autant de réalités qui rendent le quotidien difficile. Cette souffrance est souvent la première à être reconnue et prise en charge, mais elle ne doit pas être vue comme isolée. La douleur chronique peut épuiser moralement, créer de l’anxiété et aggraver la détresse psychologique.

N’oublions jamais que le corps et l’esprit sont liés  : lorsqu’une douleur est mal soulagée, elle nourrit l’angoisse et les affectifs négatifs. À l’inverse, un apaisement émotionnel peut parfois diminuer la perception de la douleur.

La souffrance psychique : quand l’avenir s’effondre

Face à la maladie, la peur de l’avenir, la tristesse liée aux pertes successives et le sentiment de ne plus avoir de contrôle sur sa vie s’installent souvent. Certains ressentent une profonde angoisse à l’idée de ce qui va arriver, d’autres sombrent dans une forme de désespoir ou de résignation.

La souffrance psychique peut apparaitre de différentes facons:

 🔹 L’anxiété, qui envahit et empêche de penser à autre chose.
🔹 La tristesse profonde, qui peut ressembler à une dépression.
🔹 La colère, face à l’injustice de la maladie.
🔹 Le sentiment de solitude, même entouré.

Mettre des mots sur ces émotions, les reconnaître et les accueillir sans jugement permet souvent d’apaiser un peu cette souffrance invisible.

La souffrance sociale : quand la maladie éloigne des autres

La maladie engendre une redéfinition des relations. Certains patients ont l’impression d’être devenus un fardeau pour leurs proches. D’autres se sentent incompris, comme si leur souffrance était trop lourde à entendre.

L’isolement peut être progressif :
❌ L’éloignement des amis et de la famille, qui ne savent pas toujours comment réagir.
❌ La perte de son rôle social et professionnel, qui donne le sentiment d’être « hors du monde ».
❌ La dépendance aux autres, difficile à accepter.

Rétablir du lien, maintenir des moments de partage, même simples, permet d’adoucir cette souffrance.

La souffrance spirituelle : quand la question du sens devient centrale

C’est souvent la plus difficile à exprimer, mais elle est pourtant omniprésente. Face à la maladie, certaines questions reviennent souvent : Pourquoi moi ? À quoi bon continuer ? Que restera-t-il de moi ?

Cette souffrance ne concerne pas seulement la foi ou la religion. Elle touche le besoin de donner un sens à ce qui arrive, de trouver une forme de paix intérieure. Pour certains, cela passe par des croyances, pour d’autres par la transmission, le souvenir qu’ils laisseront, ou simplement l’acceptation de leur parcours de vie.

Il est donc primordial d’ouvrir un espace pour explorer ces questions, pour qu’elles ne restent pas enfermées dans le silence.

Accompagner la souffrance globale : un travail d’écoute et de lien

Accompagner une personne en souffrance, ne signifie pas « effacer » ce qu’elle traverse, mais à l’aider à le traverser autrement.

🔹 En mettant des mots sur ses émotions.
🔹 En lui permettant d’exprimer ses peurs et ses doutes.
🔹 En l’aidant à maintenir des liens avec ses proches.
🔹 En lui offrant un espace pour réfléchir à ce qui fait encore sens pour lui.

Nous ne pouvons pas toujours éviter la souffrance, mais nous pouvons accompagner celui qui la traverse, pour qu’il ne se sente pas seul face à elle.

#SantéMentale #SoinsPalliatifs #Psychologie #Accompagnement #Souffrance #FinDeVie

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Formation: L’essentiel du Psychotraumatisme

🔔 Formation 2025🔔

Suite aux demandes, je relance ma formation sur le psychotraumatisme .

Cette formation de 21H est disponible en présentiel à la La Casa Ad Meliora et en visioconférence .

Elle s’adresse aux professionnels de la santé et/ou de la relation d’aide , pour mieux comprendre le psychotraumatisme, ses répercussions sur les personnes concernées et leur entourage.

Nous abordons l’ensemble des pistes d’accompagnement tout en réfléchissant à vos pratiques.

📅 QUAND?

Samedi 15 mars 2025 de 8H30 à 17H30

Dimanche 16 mars 2025 de 9H à 12H15

Samedi 29 mars 2025 de 8H30 à 17H30

Dimanche 30 mars 2025 de 9H à 12H15

INSCRIPTION via le site d’IIRH (Les dates vont être actualisées): https://www.iirhd.com/psychotraumatisme/

International Institute for Research & Human Development

La Casa Ad Meliora

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Groupe autour de la sclérose en plaques

NOUVEAU GROUPE

Groupe autour de la sclérose en plaques 🎗️

Animé par: Rébecca SAINTES, psychologue Psynam et Alain GILLES, assistant social Ligue Belge de la Sclérose en plaques

Infos pratiques :

🗓️ 18 février 2025 – 11 mars 2025 – 01 avril 2025 – 22 avril 2025

📍 Lieu : ADL Sambreville Boulevard de l’Europe, 175, 5060 Auvelais

💶 Tarif : 2,5 euros / séance

📩 Inscription : Ligue de la sclérose en plaques – Namur namur@liguesep.be, 0487/76.27.25

Lien vers le site web : https://psynam.be/…/groupe-de-parole-pour-personnes…/

N’hésitez pas à partager l’information 🗣️

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ANNONCE!!!!

C’est avec une certaine émotion, mais surtout beaucoup de joie, que je vous annonce la mise en pause de ma carrière dans l’aide aux justiciables. Cette décision va me permettre de me consacrer pleinement à de nouveaux projets dans le domaine de la santé mentale, toujours avec la même passion et le désir de faire progresser les soins et l’accompagnement psychologique.

Je continuerai mes consultations privées, notamment en tant que psychologue conventionnée Psynam au sein de la Casa Ad Meliora, et je reste active au sein de l’Institut de Nouvelle Hypnose et de l’IIRHD.

Je me réjouis des nouvelles perspectives à venir et des futures collaborations. Je vous en dirai davantage très bientôt !

Rébecca

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Merci pour l’organisation de ce colloque organisé par le réseau des partenaires des maisons de justice! SPMJ

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Séminaire: Hypnose et sexualité

C’était ce 21 avril 2024

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Campagne Ruban Blanc

La Plateforme « Ruban Blanc » est une plateforme associative
rassemblant plusieurs associations
carolorégiennes dont l’objectif est de lutter contre toutes les formes de violences
faites aux femmes.

Du 9 novembre au 6 décembre 2023, une série d’action seront menée sur Charleroi afin de mettre en évidence la violence faite aux femmes.

Retrouvez la programmation sur le site: https://plateformerubanblanc.be/wp-content/uploads/2023/10/Descriptif-des-actions-Campagne-Ruban-blanc-2023.pdf

En espérant vous y voir nombreux!!!!!

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